Montés à non moins de dix reprises sur la deuxième marche d’un podium de Grand Prix 5*, le Néerlandais et son incroyable bai de 15 ans commençaient à faire figure de « Poulidor » du saut d’obstacles. Avec cette victoire décrochée dimanche dans le Rolex Grand Prix de Genève, le couple accède enfin à une victoire à la hauteur de son talent.
Quarante au départ, tous le couteau entre les dents pour s’illustrer dans la dernière étape de l’année du Rolex Grand Slam. Le fait que chacun avait choisi sa meilleure monture ne mentait pas sur les intentions...

Dès lors, Gérard Lachat et Grégory Bodo, le duo aux commandes de la construction de ce GP, se devaient de proposer un tracé assez sélectif pour ne garder que la crème de la crème au barrage.
Contrat rempli puisqu’ils se retrouvaient à 10 pour en découdre dans cet ultime affrontement.
Harrie Smolders était ainsi le premier à s’élancer dans un barrage au dessin jouant autant sur les virages courts que la vitesse au sol. Le cavalier néerlandais plaçait d’emblée la barre très haut, faisant confiance à un cheval qu’il connait par coeur pour des abords serrés et risqués.

Le ton était donné, il allait falloir de l’extraordinaire déloger le couple de la première place. A ce petit jeu, Martin Fuchs et Leone Jei, pourtant en verve ce weekend, rataient leur barrage avec deux fautes. Même tarif pour Grégory Wathelet avec encore une fois un grand Bond Jamesbond de Hay au rendez-vous en première manche ou encore Ben Maher qui était pénalisé d’une barre en sortie de double avec Point Break. Après les cinq premiers barragistes, il était clair pour tout le monde que la tâche allait être très ardue.
Certains donc allaient opter pour un autre objectif que la victoire et essayer de s’assurer un place sur les deux autres marches du podium.
C’était le cas pour Giulia Martinengo Marquet d’abord, avec son formidable Delta Del’isle. Déjà époustouflante au parcours initial, la paire prouvait à nouveau son entente et sa maîtrise au barrage, signant le deuxième sans-faute, mais bien plus lent que le leader. Mais c’était une véritable victoire personnelle pour l’amazone italienne qui participait à son premier CHI de Genève.
«C’est sans aucun doute l’épreuve la plus difficile que j’aie jamais monté, d’autant plus avec ce cheval. J’étais très nerveuse, car mon weekend n’était pas à la hauteur de mes attentes, mais Delta méritait que j’aie du courage aujourd’hui. Je rêvais de venir à Genève depuis toujours, ce résultat signifie donc énormément pour moi. Mon équipe et mon cheval méritaient cela, je ne pourrais être plus heureuse. Delta est définitivement la star de la journée, et je crois que je réalise à quel point un cheval peut changer votre vie et votre carrière.» déclarait la toujours souriante Giulia Martinengo Marquet.

C’est un des couples de l’année qui allait compléter le podium: Gilles Thomas et Ermitage Kalone, toujours aussi à l’aise quel que soit le parcours, signaient une nouvelle performance de taille.

«L’an dernier, nous avions eu beaucoup d’offres d’achat pour Ermitage, et c’était un risque de ne pas le vendre. Cette troisième place récompense donc notre pari, et je suis très heureux pour mes propriétaires et pour lui. De mon côté, je suis très fier, car c’était très difficile, et ce résultat est un accomplissement magnifique. Nous n’avons pas encore toute l’expérience pour être rapide avec Ermitage, je savais que je ne pouvais pas battre Harrie, mais j’espérais peut-être rattraper Giulia !» déclarait le cavalier belge.
Seuls deux cavaliers auraient pu encore contester cette hiérarchie. Mais Peder Fredricson et son expérimenté Catch Me Not S buttaient sur le juge de paix de ce barrage, l’oxer du Pont des Arts de Paris. Pour sa part, McLain Ward avec Ilex montrait encore une fois qu’il fait partie des plus rapides du plateau en abaissant le chrono. Mais allait faire tomber l’ultime vertical…
Pour la deuxième année consécutive, c’est donc le premier à s’élancer au barrage qui s’impose dans ce Rolex Grand Prix de Genève.
«La position d’ouvreur n’est jamais facile, car le niveau est très haut et tout le monde peut ainsi te voir et te copier ou affiner sa stratégie en fonction de ton parcours. J’ai pris tous les risques sans calculer, et je n’étais vraiment pas sûr que cela suffise aujourd’hui. J’ai beau être fairplay et être le premier à féliciter mes concurrents lorsqu’ils gagnent, je trouve que Monaco a vraiment mérité cette victoire. Après avoir été si souvent deuxième, c’est légitime qu’il soit enfin devant.» déclarait un Harrie Smolders plus qu’heureux de ce succès.
Retrouvez les résultats complets du Rolex Grand Prix de Genève 2024
So Horse avec CHI Genève
(cover photo ©Rolex/Ashley Neuhof)