Becky Moody domine le dressage de Fontainebleau

Publié par Julien Counet le 27/04/2025

En cette année post Olympique, il semble bien difficile d’organiser un concours de haut niveau en dressage. Après un plateau exceptionnel l’an dernier, de nombreux cavaliers auront préféré préparer leurs plus jeunes chevaux à un moindre niveau et quand en plus, on joue de malchance avec le retrait au dernier moment de la britannique Charlotte Fry dont la monture a fait une réaction allergique et n’était pas en état de concourir. Le public était néanmoins présent mais en moins grand monde lui aussi ce matin préférant se réserver pour l’après-midi.

Ce dimanche, pas de grandes surprises. Le classement n’aura pas vraiment changé par rapport à la veille. Installée dans le Yorkshire au nord de l’Irlande, Becky Moody est non seulement la cavalière de Jagerbomb (Dante Weltino) mais elle en est également la naisseuse et en est toujours propriétaire. Elle aura tout simplement survolé ce Grand Prix Freestyle avec 84,340% alors qu’aucune de ses adversaires ne passera la barre des 80%.

« Nous sommes encore tôt dans la saison pour parler des championnats d’Europe mais j’adorerais y participer et ce sera notre objectif de la saison. Aujourd’hui, nous avons commis plusieurs petites fautes qui vont nous servir de motivation pour continuer à nous entrainer d’ici le prochain concours. Je ne sors pas beaucoup Jagerbomb en concours mais j’espère vraiment être à Aix la Chapelle.

Je marche souvent avant de rentrer en piste un petit peu car c’est une manière de le calmer mais ensuite, nous rentrons au galop. Durant la reprise, c’est vrai que nous avons enchainé pas mal de changement de pied durant la reprise. Au final, je me laisse porter. En principe, je fais huit changements de pied mais je peux en faire plus. Il adore ça.

Avoir fait naître ce cheval est incroyable. En tant que cavalière de dressage, nous nous nourrissons de la relation que nous créons avec nos montures, c’est ce qui nous permet d’atteindre le niveau qu’ils ont. Le fait de l’avoir fait naitre et d’avoir vécu toutes les étapes de sa vie rend les choses encore plus spéciales. C’est vraiment un cheval incroyable car bien au-delà de ses performances, c’est un cheval adorable, le plus gentil de tout ceux que j’ai eu ! Après je pense qu’il est devenu ce qu’il est aujourd’hui grâce à toutes les expériences qui m’ont nourrie avec tous les autres chevaux que j’ai eu l’occasion de croiser dans ma vie. Nous avons choisi de le conserver quoi qu’il arrive et j’espère pouvoir lui offrir une belle retraite au pré à la maison lorsque le moment sera venu. Nous allons maintenant reprendre la route car j’aimerais vraiment qu’il puisse être dans son paddock demain matin ! »

Malgré quelques petites erreurs dans les changements de pied, la belge Larissa Paulus réussit une très belle prestation avec son cheval de tête Flambeau (Ampere) avec une belle seconde place à la clé et 78,375%. Soit 4% de plus que leur score de l’an dernier.

« J’espère que nous continuons encore de progresser. Je pense que Flambeau continue de progresser dans ses mouvements et je pense qu’il a encore une marge de progression. Notre objectif est vraiment de dépasser la barre des 80% dans les Grand Prix Freestyle. J’ai senti dans le Grand Prix qu’il était un peu fatigué. Je sens qu’il a besoin de vacances et il va en avoir. Je vais me rendre à Compiègne mais avec First Valentin et après, c’est moi qui vais enfin profiter de quelques jours de vacances ! C’est comique comme c’est un mot qui semble étonnant pour un cavalier … mais je me réjouis. Pour Flambeau, nous verrons le programme mais à priori, il devrait resortir à Lier où nous avons pour la première fois une coupe des nations en Belgique. » explique la cavalière olympique belge.

Derrière Pauline Basquin se rassure avec un joli podium. Sertorius de Rima Z (Sandro Hit) retrouve la confiance et aura réussi à de nouveau exprimer son potentiel. Si les notes sont encore loin de leur record de Lyon, elles sont très encourageantes après leur finale de coupe du monde très décevante.

« Je suis très contente aujourd’hui. J’avais un peu perdu mon cheval ces derniers temps et l’équitation est la meilleure école de l’humilité. C’est une remise en question perpétuelle. On essaie d’améliorer certaines choses mais on en perd d’autres. Du coup, ces derniers temps, c’était un peu compliqué et aujourd’hui dans le freestyle, j’ai l’impression d’avoir retrouvé la confiance de mon cheval notamment dans le piaffé et les pirouettes. C’est bien plus important pour moi que les points aujourd’hui. Avant Bâle, il a commencé à vraiment s’inquiéter dans le piaffé. Il appréhendait et j’ai vraiment essayé de le rassurer. Aujourd’hui, dès la détente, j’ai l’ai trouvé plus serein alors qu’hier encore, il se remontait lorsque la figure arrivait. Le piaffé n’est pas son point fort, on a essayé de l’améliorer mais au final, on avait perdu sa confiance. L’équitation peut être un équilibre très précaire où l’on monte et on descend. » explique l’écuyère du cadre noir.